5 interprètes
Création 2024 par Dorothée Munyaneza
Direction artistique Dorothée Munyaneza
Interprétation et collaboration artistique Jean Patient Nkubana, Impakanizi, Abdoul Mujyambere, Michael Makembe, Cedric Mizero
Musique Impakanizi, Jean-Patient Nkubana, Michael Makembe
Lumière Camille Duchemin
Costumes Stéphanie Coudert, Cedric Mizero
Régie lumière Camille Faye
Régie son Camille Frachet
Production Virginie Dupray assistée de Nouria Tirou et Louise Mutabazi, cie Kadidi
Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels
Coproduction Dance reflections by Van Cleef & Arpels ; Chaillot - Théâtre National de la Danse ; Maison de la Danse Lyon – Pôle Européen de création ; PACT Zollverein, Essen ; deSingel, Anvers ; Julidans, Amsterdam ; Tanz im August / HAU Hebbel am Ufer, Berlin ; Kaai Theater, Bruxelles ; festival Oriente-Occidente, Rovereto
Avec le soutien de Institut français du Rwanda et du Goethe-Institut, dans le cadre du Fonds Culturel Franco-Allemand.
La compagnie Kadidi est soutenue par la DRAC PACA (compagnie conventionnée).
28 ans que je m’ancre ailleurs.
D’abord, Londres, puis Paris et aujourd’hui Marseille. 28 ans que je n’oublie umuko, cet arbre qui illumine mon enfance. Cet arbre qui ne résonne que dans la langue natale. Cet arbre couleur rouge vif, rouge terre, qui me lie à ce qui commence, à ce qui se perd et se retrouve, à chaque retour, à ce qui continue...
IIII amazi arakonja ntiyibagirwa iwabo wa mbeho IIII
Partir.
Revenir.
Chaque retour au Rwanda s’accompagne d’un cheminement artistique pour transmettre, échanger, créer.
Ainsi, depuis 2009, j‘ai mené plusieurs recherches artistiques, musicales et chorégraphiques, auprès de différentes communautés, sources d'inspiration, de beauté et de ravissement pour moi. Chaque retour au Rwanda, c’est comme reprendre une conversation avec celles et ceux qui font la scène artistique aujourd’hui, cette jeune génération dont j’admire la créativité, l’audace et cette quête d’émancipation si têtue dans la précarité du quotidien et la fragilité de la vie.
III l’eau devient tiède mais n’oublie pas qu’elle a connu le froid III
Partir.
Revenir.
Revenir au pied d’umuko.
Voilà le moment venu de travailler avec des jeunes artistes au Rwanda.
Voilà le moment venu de trouver l’arbre-lieu, où l’on se rend pour reprendre des forces aubord des chemins sinueux et riches du processus créatif.
Voilà le moment venu de poursuivre l’ouverture et l’exigence du lien.
Le temps d’umuko est là.
II
Le temps d’écouter ceux qui font le Rwanda de demain, mais qui pourtant n’oublient pas, ces « nouveaux anciens » pour emprunter les mots de Kae Tempest : Akayezu Jean Patient qui, du haut de ses vingt ans, joue merveilleusement l’Inanga, cet instrument traditionnel à cordes célébrant les épopées du passé, Impakanizi, un « Intore », un élu, qui porte danses et chants traditionnels avec la légèreté et le détachement d’un jeune homme de ce millénaire et la gravité d’un vieux maître, écouter Abdoul Mujyambere, Michael Makembe, Cedric Mizero.
Je souhaite les inviter pour une création où ejo, l’hier et le demain en kinyarwanda, se rencontrent et se racontent à travers le corps, la poésie, la musique, l’inanga et le chant. Je souhaite m’approcher de l’arbre umuko, gardien de nos histoires, arbre guérisseur, arbre ancestral pour tisser des liens entre ce qui est préservé, ce qui résiste à l’anéantissement et ce qui vient.
Tendre l’oreille aux récits d’ejo au pied d’umuko.
Ramener sur scène les éclats et les mémoires de cette jeunesse vulnérable et puissante, insoumise et flamboyante, telle les fleurs vermeilles d’umuko.
Je souhaite une création-célébration fondée sur l’amour, la solidarité et la joie; une création-génération-du-futur ancrée dans un héritage commun; une création-ressource qui rassemble et nous lie aux nôtres et aux autres d’ejo, hier et demain.
II Amazi arakonja ntiyibagirwa iwabo wa mbeho IIII
Dorothée Munyaneza
Depuis longtemps je m’entraîne à l’équilibre sur ce corps brisé,
et si un jour je fus entière chaque morceau que je garde de moi
contient dans sa mémoire le désir
d’autres fragments.
Et, de l’histoire qui me reste,
des sons brisés sculptent
les parties d’une musique entière.
Je trace alors notre ronde tourne-tourne
où ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain se reconnaissent
dans les fragments des uns et des autres.
Entiers.
Extrait de La ronde des non-absents, Poèmes de la mémoire et autres mouvements, Conceição Evaristo.
Dorothée Munyaneza Basée à Marseille, Dorothée Munyaneza développe une oeuvre ardente. Originaire du Rwanda, elle s’installe à l’été 1994, à l’âge de 12 ans, avec sa famille en Angleterre. Elle étudie la musique à la Jonas Foundation (Londres) et les sciences sociales à Canterbury, avant de s’établir en France. En 2006, elle rencontre François Verret, ils collaborent sur Sans Retour, Ice, Cabaret et Do you remember, no I don’t. Elle travaille ensuite avec Alain Buffard, Alain Mahé, Stéphanie Coudert, Ko Murobushi, Rachid Ouramdane, Maud Le Pladec, Jean-François Pauvros, Radouan Mriziga, Maya Mihindou et Ben Lamar Gay. En 2013, elle fonde sa compagnie, Kadidi. Naissent Samedi Détente (création novembre 2014 au Théâtre de Nîmes), Unwanted (création juillet 2017 au festival d’Avignon) et Mailles (création octobre 2020 Charleroi Danse). Elle travaille actuellement sur son prochain solo Toi, moi, Tituba… dont la première s’est tenue en août 2023. Avec la musique, le chant, la danse, le texte, Dorothée Munyaneza part du réel pour saisir la mémoire et le corps, porter les voix de celles et ceux qu’on tait, pour faire entendre les silences et voir les cicatrices de l’Histoire. En 2020, Dorothée Munyaneza traduit de l’anglais Hopelessly Devoted de Kae Tempest (auparavant Kate Tempest), paru sous le titre Inconditionnelles chez L’Arche Éditeur, qu’elle a mis en scène pour les Bouffes du Nord à l’automne 2024. Dorothée est aujourd'hui associée au Théâtre National de Chaillot, à la Maison de la Danse et à la Biennale de la Danse à Lyon depuis septembre 2023, et en résidence à la Fondation Camargo de 2022 à 2024. En 2024, elle reçoit le Salavisa European Dance Awards à la Fondation Gulbenkian à Lisbonne.
Fondée en 2013 par Dorothée Munyaneza à Marseille et administrée par, la compagnie Kadidi a porté cinq créations : Samedi Détente (2015), Unwanted (2017), Mailles (2020), Toi, moi, Tituba (2023), et umuko (2024), ainsi que de nombreuses performances in-situ. Soutenue par la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2019, compagnie conventionnée depuis 2023, Kadidi allie un rayonnement international – sur les 250 dates réalisées autour des trois premiers spectacles, on compte une centaine de rendez-vous internationaux dans des lieux ou festivals prestigieux, en Europe, mais aussi aux États-Unis – avec un solide ancrage territorial. Sur Marseille, on citera le Festival de Marseille, le Ballet National de Marseille, La Friche de la Belle-de-Mai, Plateforme Parallèle, le centre d’art Montévidéo et le Festival Actoral. Sur la région, la Fondation Camargo, le Festival d’Avignon, le Théâtre de Nîmes, Châteauvallon-Liberté, le Bois de l’Aulne... Depuis 2018-19, Dorothée entretient un dialogue au long cours avec des femmes de la Cité Castellane à Marseille. Dans les prochaines années, la compagnie souhaite accompagner l’émergence de plus jeunes artistes, sur le territoire, mais aussi au Rwanda, à travers des ateliers et un processus de création en 2023-2024.
+ Bord de scène
Mardi 18 mars, à l'issue de la représentation
+ Rencontre avec Dorothée Munyaneza et Lucie Campos, en partenariat avec la Villa Gillet
Mardi 18 mars à 19h00 | Plateau ouvert | entrée libre
+ Projection Imfura de Samuel Ishimwe et Imuhira de Myriam Uwiragiye Birara
Mercredi 19 mars à 18h15 et 20h45 | CinéMAD | entrée libre
+ Concert avec Impakanizi et Jean-Patient Nkubana
Mercredi 19 mars, à l'issue de la représentation | Plateau ouvert | entrée libre
+ Bord de scène
Mercredi 19 mars, l'issue de la représentation
Réunion de deux chorégraphes aux esthétiques multiples, ouvrant NDT 2 à une danse innovante entre rythmes hypnotiques, folklore, modernité et physicalité.
Une danse bouleversante et énergique guidée par les rythmes déchaînés des musiciens. Bienvenue au Bal Clandestin, là où la folie vous emporte.
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