La Maison de la danse accueille la Trilogie pour guitares de Rocío Molina. Une occasion unique de découvrir l'univers de la figure majeure du flamenco et de la danse mondiale à travers ces trois pièces chronologiquement et esthétiquement liées.
Création 2020
Pièce pour 1 interprète, 1 musicien
Idée originale, direction artistique, chorégraphie, interprétation Rocío Molina
Musiques originales Rafael Riqueni
Développement conceptuel Nerea Galán
Direction artistique Julia Valencia
Espace scénique Antonio Serrano, Julia Valencia, Rocío Molina
Conception de l’éclairage Antonio Serrano
Conception sonore Javier Álvarez
Conception costumes Julia Valencia, López de Santos
Chaussures Gallardo Dance
Direction de production El Mandaito Producciones S.L.
Production Danza Molina S.L.
Avec le soutien de l'Instituto Nacional de las Artes Escénicas y de la Música. Svp d'ajouter le logo.
Inicio(Uno), fait resurgir l'expérience précoce d'appartenir à un tout et de s’abandonner spontanément au mouvement, sans retenue. C'est le renouveau, un retour tant désiré à l’origine de l'acte créatif. Par soucis d’équilibre, la danseuse flamenco, délicatement suspendue aux cordes sensibles de Riqueni, retrouve une gestuelle d’une délicatesse extrême. En écho à la poésie sonore du maître, la danse somatise une réponse lyrique, à la sensibilité exacerbée et laisse entrevoir une conscience organique distincte, capable d’opérer une fusion avec l’autre, par la spontanéité et la connexion avec le mystère de la propre nature, sans inhibition rationnelle. Telle est l’extase provoquée par cette écoute pleine. La guitare et le mouvement communient dans un tout, indivisible. On peut se demander si la musicalité chorégraphiée des mains du maître n’émane pas du corps de la danseuse, comme on perçoit la vie dans la matrice avant qu’elle ne se concrétise. De l’admiration et de la compassion s’amplifie un mouvement amoureusement harmonieux.Il nait avec la guitare, dans la guitare. Il est guitare. Il entre en résonance, mais ne se sépare pas tout de suite, comme la cellule n’est qu’une avant de se multiplier et devenir cet autre d’elle-même.
Création 2020
Pièce pour 1 interprète, 2 musiciens
Idée originale, direction artistique, chorégraphie, interprétation Rocío Molina
Musique originale Eduardo Trassierra, Yerai Cortés
Guitares Óscar Lago, Yerai Cortés
Développement conceptuel Nerea Galán
Direction artistique Julia Valencia
Scénographie Antonio Serrano, Julia Valencia, Rocío Molina
Lumières Antonio Serrano
Son Javier Álvarez
Création costumes Julia Valencia
Conception López de Santos
Direction de production El Mandaito Producciones S.L.
Production Danza Molina S.L.
Coproduction Chaillot – Théâtre national de la Danse ; Teatros del Canal, Comunidad de Madrid ; Biennale de Flamenco de Séville ; Théâtre de Nîmes – Scène Conventionnée d’intérêt National-Art et Création-Danse Contemporaine ; Scène nationale Sud Aquitaine. Avec la Collaboration du Teatro Cervantes de Málaga. Avec le soutien de L’instituto Nacional de Las Artes Escénicas y de la Música
Cet Autre est tapi dans l’ombre, menaçant, son affection est objet de désir. Cet Autre inaugure l’introspection du moi et se reflète dans le miroir du monde, où se projette la lumière, niant l’obscurité. Être pour cet Autre c'est cesser d'être Soi, renier la comparaison et l'envie, mère de toute vanité et fille du manque.
À toute transcendance succède la noirceur de l'âme. Matiérique et céleste, la condition humaine divisée exige cette coexistence avec l'ego et ses tourments. La vanité, l’ambition, le désir, la fierté puis la peur s’invitent dans le regard de l'Autre, falsifiant l'authenticité de ce moment de grâce de Inicio (Uno).La spontanéité bienheureuse se dissout à nouveau dans la préméditation et le concept.
Lo Otro del Uno, vient compléter cette quête de dualité ontique, ce besoin vital de dialogue, cette condition intrinsèque de coexistence et l’importance de l’autre dans la construction de soi. Cet Autre inonde la scène en se reflétant sur un sol en miroir. Les guitares opèrent, en corrélation, une synthèse musicale de cette dualité et se définissent mutuellement par le contraste : Óscar Lago onirique, sublime et tragique, Cortés doté d’une intelligence ingénue, s'interpellent, se répondent mélodiquement, provocant l’harmonie, parfois le conflit, dans une virtuosité passionnante et construisent le récit de la plénitude dans laquelle culmine l'écoute de l'Autre. La triade, dont la progression révèle la figure complète du triangle flamenco, tisse dans la narration un cycle. Dans chacune, il y aune extension de son caractère et une contraction vers le recueillement. Il y a la naissance, la mort et le recommencent, en même temps que le triangle complet relate la naissance, la blessure-mort et la résurrection. Spontanément, cette Trilogie recourt à la plasticité du cycle du temps qui pousse à la fois vers la mort et le renouveau en trois étapes : départ, cheminement et arrivée ; parcours, quête et rencontre ; début, maturation et fin ... Ou comment nommer les triangulaires infinies constituantes du cycle de la métamorphose vers lequel le temps pousse toute entité.
Création 2021
Pièce pour 1 interprète, 1 musicien
Idée originale, direction artistique et chorégraphie Rocío Molina
Musique originale Yerai Cortés
Direction artistique, graphique et création costumes Julia Valencia
Mise en espace Antonio Serrano, Julia Valencia, Rocío Molina
Création lumière Antonio Serrano
Création sonore Javier Álvarez, accompagné de Pablo Martín Jones
Conception costumes López de Santos
Chaussures Rocío Molina Gallardo Dance
Ceinture Elella del Toro
Direction de production El Mandaito Producciones S.L.
Production Danza Molina S.L.&
Coproduction Teatro Español. Avec la collaboration de Junta de Andalucía. Avec le soutien INAEM.
Après s’être plongé dans les ténèbres et après avoir ouvert les yeux sur l'abîme, on revient au terrestre. On chemine en jubilant, on ressent l'exaltation des émotions frivoles et mondaines, la joie de se réapproprier ce corps après avoir été immergé dans notre propre reflet. Ce retour au charnel est une célébration où réapparaissent le toucher, le turgescent, tous les plaisirs et les effervescences de la chair.
Vuelta a Uno est un retour au vivant, fait d’euphorie et de joie. Il est cette terre exaltée aux rythmes effrénés qui nous rappelle que nous sommes matière et respiration altérée, où l'âme tente de s'échapper, de s'élever pour ne faire qu’un avec tout le reste. Le retour à cette banalité nous permet d’accueillir tendrement l'altérité et de se fondre avec elle. Autrefois intimidant, cet Autre nous accompagne à présent. C’est dans le profane que nous nous reconnaissons, libres et unis. De là, apparait ce langage commun et se dissipent les frontières pour créer de nouveaux espaces, façonnés sur mesure.La rencontre scénique débute dans une proximité et une atmosphère d’irrésistible attraction, inédite par son harmonie et sa spontanéité. La guitare de Yerai joue inlassablement et le corps de Rocío ne peut s'empêcher de revenir à sa rencontre. Ils se soumettent à l’altération provoquée par leur offrande mutuelle ainsi qu'au pouvoir que suscite cette collision. Ils génèrent un lien intense et vif qui nous transporte dans l’intime, en totale communion : l’attraction, la séduction et le ravissement constituent ce chemin, ce chemin retour vers L’UNO qui procure un plaisir débordant, un frémissement, où la chair et la peau palpitent, se contractent, aspirant à des amours enflammés pour se retrouver dans le NOUS. Mais la connexion entre Rocío et Yerai rend flou tout cadre, tout contour. Ils se réinventent sans cesse avec des rythmes fantaisistes déstabilisant notre perception et nous rendant complices de leur irrévérence. Dans leur extase, ils ne cachent rien. Toutes les émotions restent à vue et font voler en éclat toute tentative de retenue. Pour la "bailaora", chaque appel de guitare exige une reddition absolue, se défaire des limites, perdre l’équilibre et perdre la raison. Les sons se multiplient, mutent, et nous précipitent dans un ‘délire’. Nous nous laissons porter par l'onde de choc de leur excès et leur envie d’en découdre, témoins de la façon dont ils s’engouffrent, avec cette volonté brute et austère de création et d’ascension enracinée qui aspire à se désintégrer. Dans ce troisième volet, on cavale à travers les strates du plaisir, même sous la contrainte, ce qui mène irrémédiablement au chaos destructeur. Vuelta a Uno est porteur d’un certain réalisme poétique et c’est de ce point de vue que nous contemplons cette transe libératrice par ce mouvement incessant, ce don de soi sans fin, porteur de douleur, qui réveille les pulsions les plus enfouies. Nous approchons de l'apogée, et tout ce qui est infini en nous palpite jusqu’à nous transpercer. L’exaltation nous consume parce que le seul mot d’ordre est"l’explosion". Nous quittons le monde terrestre pour retourner au point initial, à cet état premier, nous retournons à "UNO".
Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina a inventé son propre langage chorégraphique, basé sur la tradition réinventée du flamenco, elle respecte son essence et embrasse l’avant-garde. Radicalement libre, elle combine dans ses pièces virtuosité technique, recherche contemporaine et risque conceptuel. N’hésitant pas à tisser des alliances avec d’autres disciplines et artistes, ses chorégraphies sont des événements scéniques uniques qui s’inspirent d’idées et de formes culturelles allant du cinéma à la littérature, en passant par la philosophie et la peinture.
Créatrice infatigable, Rocío Molina est née à Malaga en 1984. Elle commence à danser à l’âge de trois ans et esquisse ses premières chorégraphies à sept ans. À 17 ans, elle obtient son diplôme avec mention au Conservatoire royal de danse de Madrid et fait partie de la troupe des compagnies professionnelles qui effectuent des tournées internationales. À 22 ans, elle présente sa première œuvre, Entre paredes (Entre les murs). Ce projet sera le premier d’une longue série de créations personnelles, caractérisées par une approche curieuse et transgressive d’un flamenco qui sort des sentiers battus : El Eterno Retorno (2006), Turquesacomo el limón (2006), Almario (2007), Por eldecir de la gente (2007), Oro viejo (2008), Cuandolas piedras vuelen (2009), Vinática (2010), Danzaora y vinática (2011), Afectos (Affections)(2012) et Bosque Ardora (Forêt d’Ardora) (2014), Caídadel Cielo (Tombé du ciel) (2016) et Grito Pelao (2018), Inicio(Uno) (2020), Alfondo riela (Lo Otro del Uno) (2020), Vuelta a Uno (2021), Carnación (2022). À 26 ans, le ministère espagnol de la culture lui décerne le prix national de la danse pour « sa contribution au renouvellement du flamenco et pour sa polyvalence et sa force en tant qu’interprète capable d’aborder les registres les plus divers avec liberté et courage ».
Depuis 2014, elle est associée au Théâtre national de Chaillot, à Paris, où elle a créé, en novembre 2016, Caída del Cielo. Elle crée auFestival d’Avignon en juillet 2018 Grito Pelao avec la chanteuse Sílvia Pérez Cruz et Carlos Marquerie.
Ses œuvres ont été jouées dans de nombreux théâtres et festivals de renom dans le monde entier. Tout au long de sa carrière, elle a travaillé avec de grandes figures nationales du flamenco telles que : María Pagés, Miguel Poveda, Antonio Canales ou Israel Galván, mais aussi avec des figures de proue de l’art contemporain, comme Carlos Marquerie, Mateo Feijóo ou Jean Paul Goude.
Rocío Molina a été récompensée de plusieurs prix : Lion d’Argent de la danse de la Biennale de Venice et Médaille d’Or de Beaux Arts du Ministère de la Culture d'Espagne (2022).
+ 30 minutes chrono !
Vidéoconférence sur le flamenco
Jeudi 30 jan. à 19h00 | CinéMAD | Entrée libre
+ Flamenco Queer par Fernando López Rodríguez
Conférence dansée
Vendredi 31 jan. à 18h30 | Plateau ouvert | Entrée libre | en savoir +
+ À vos marques !
Atelier de pratique ouvert à toutes et tous
Vendredi 31 jan. à 19h30 | Plateau ouvert | Entrée libre
Danse, poésie, musique et chants portés par la jeunesse rwandaise sous le regard aiguisé et puissant d'une chorégraphe ardente et engagée.
En savoir plusExubérante et généreuse, mêlant contemporain et saveurs brésiliennes, corps virtuoses et chaloupés endiablés... la danse de Grupo Corpo est flamboyante !
En savoir plusAvec le soutien de
Acción Cultural Española (AC/E) soutient le projet dans le cadre du Programme pour l’Internationalisation de la Culture Espagnole (PICE), dans le cadre des subventions de mobilité.
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