Création 2007 - Duo
Direction artistique et chorégraphique Tiago Guedes
Interprétation Pietro Romani, Francesca Bertozzi
Scénographie et costumes Catarina Saraiva
Conception sonore Sérgio Cruz
Musique Sérgio Cruz à partir de Symphonie no.1 opus 13 en Do Mineur de Rachmaninov
Lumières Mafalda Oliveira, Tiago Guedes
Direction technique Pedro Fonseca
Production exécutive Joana Silva
Production Materiais Diversos. Coproduction Le Vivat, Armentières ; Centro de Pedagogia e Animação ; (CPA) do Centro Cultural de Belém, Lisboa ; RE.AL, Lisboa. Soutien RE.AL, Atelier RE.AL. Remerciements Filipe Galante (sound synthesis). Ce projet a reçu une aide à la création du MC (Ministère de la Culture) / IA (Instituto das Artes) du Portugal.
Matrioska est un duo dont le principe de narration repose sur une succession de transformations. Transformation de l’espace scénique, des personnages, multiplications des points de vues et résolution d’énigmes visuelles. C’est à partir d’oppositions simples, le réel et le fantastique, le sombre et le lumineux, le dehors et le dedans, le grave et le drôle que le chorégraphe invite les jeunes spectateurs à un intriguant voyage en Imaginaire. Dans Matrisoka, nulle histoire linéaire, nulle figure emblématique, mais des petites histoires sans texte imbriquées les unes dans les autres à la manière des célèbres poupées rousse saiguisant ainsi, tous les sens des enfants. L’observation des formes, la musique, les petits bruits et la lumière, transforment sans arrêt leur rapport au monde et ouvrent leur appétit de découverte. De cet élégant kaléidoscope, fait d’illusionnisme et de poésie, de magie et d’humour, naît une sensation rare et pourtant essentielle: c’est de l’observation et de l’écoute que provient le plaisir du spectateur. De l’impatiente et amusante quête de la transformation des matières, des corps, des sons et des objets. Entre danse et arts plastiques, Matrioska est une initiation à l’art contemporain, mais surtout un voyage dans un labyrinthe imaginaire où chacun invente sa propre histoire.
Cette création vient prolonger différentes expériences que Tiago Guedes a menées auprès du jeune public. En 2003, Tiago Guedes a eu l’occasion de diriger un stage pour enfants au Centre de Pédagogie et d’Animation du Centre Culturel de Belém à Lisbonne. Cette expérience a déclenché son intérêt pour ce public et sa curiosité à mieux comprendre comment celui-ci abordait le mouvement dansé mais aussi les spectacles de danse contemporaine. En novembre 2005, Tiago Guedes a présenté 28 représentations du spectacle Um Solo à la Galerie ZDB devant un public exclusivement constitué par les élèves des écoles primaires situées autour de la Galerie.
L’un des intérêts de ces représentations fut exactement de ‘tester’ un spectacle qui n’avait pas été pensé, dès son origine, pour le jeune public. Chaque présentation du spectacle était suivie d’une conversation entre les enfants et le chorégraphe durant laquelle ils étaient invités à exprimer et à partager leurs interprétations du spectacle. Le résultat de cette expérience fut un succès qui dépassa les attentes de la Galerie et du chorégraphe. Elle révéla d’une part, la facilité avec laquelle les enfants entraient dans l’imaginaire du chorégraphe et d’autre part, leur capacité à critiquer de manière pertinente et décomplexée un objet artistique contemporain. Cette expérience confirma encore qu’il existe dans le travail de Tiago Guedes une poésie ludique accessible au jeune public même quand le spectacle aborde des thèmes graves comme la solitude et l’abandon (comme dans le cas précis de ce solo).
En termes artistiques, ce projet prolonge le dialogue entre danse et arts visuels que Tiago Guedes avait déjà exploré dans les spectacles Um Solo (2002) et Matériaux Divers (2003). Dans ces deux pièces, la présence et la manipulation de matériaux plastiques soutient des scènes et des images chorégraphiques. Ils se transforment en costumes et paysages ou deviennent des éléments scénographiques autonomes proches de la sculpture ou de l’installation (des sacs poubelle se transformaient, par exemple, en une rivière qui, à son tour, se transformait en un océan qui, à son tour, se transformait en une pyramide qui, à son tour, enveloppait le danseur d’un costume-combinaison bleuté et abstrait). Dans ces pièces, il existe également le désir de faire ‘glisser’ la fonctionnalité des matériaux utilisés (sacs, journaux, chaises, etc.) de manière à ouvrir de nouveaux espaces de significations et à engendrer une interaction ludique avec le spectateur en lui donnant des ‘énigmes’ à résoudre.
Après avoir été danseur et chorégraphe, Tiago Guedes a été nommé directeur artistique du Teatro Municipal do Porto, qui regroupe les théâtres Rivoli et Campo Alegre en 2014. Il a également dirigé le Département des Arts de la Scène de la ville de Porto. En 2016, il a fondé le Festival Dias da Dança (DDD), un événement international dédié à la danse contemporaine, et a inauguré en 2021 le CAMPUS Paulo Cunha e Silva, un centre de résidences et de création artistique.
Depuis juillet 2022, Tiago Guedes est directeur de la Maison de la danse de Lyon et directeur artistique de la Biennale de la Danse.
+ Bord de scène
Mercredi 7 mai à l'issue de la représentation
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