CRÉATION 2023
Duo
Conception texte et chorégraphiques Nicolas Barry
Interprétation Nicolas Barry, Sophie Billon
Administration et production Sarah Corroyer, Aziliz Edy / STP – bureau d'accompagnement
Production ENSEMBLE FACTURE.
Coproduction LES SUBS – Lieu vivant d’expériences artistiques.
Accueil en résidence HELLERAU – European Center for the Arts ; Les SUBS – Lieu vivant d’expériences artistiques ; La Briqueterie – CDCN Val de Marne ; Théâtre de Vanves.
Tout commence par une sorte d’échange de bons intérêts. Une sorte de troc. Depuis trois ans, et notre rencontre dans le cadre d’un post-diplôme rapprochant l’ENSATT et le CNMSD de Lyon, je fais de la danse avec Sophie Billon. Après les Obsèques du Grand Paon, nous avons créé la pièce Grand Crié, avec deux autres danseur·euse·s, un musicien et une autrice. La fréquentation régulière des corps dansants, des studios du CND et d’ailleurs, après avoir été pour moi l’opportunité du développement fort inattendu d’une pratique de chorégraphe, a été aussi à l’origine de la révélation d’une faiblesse : je ne sais pas danser.
Sophie Billon, elle, à l’inverse, sait danser. Elle a de la chance. Elle fait des choses incroyables. Evidemment, c’est admirable d’avoir une telle maîtrise de son propre corps. On n’imagine pas que cela puisse aussi, un tel corps, aussi bien sculpté, aussi bien entrainé, être l’endroit d’une faiblesse. Pourtant si. Le corps de Sophie, lorsqu’il est vu par certain·e·s spectateur·rices, est une curiosité. Car Sophie a une musculature particulièrement développée, qui ne correspond pas à la norme attendue de la féminité. Une fois, un étudiant du CNSMD a regardé la cuisse de Sophie, et sans exagération, l’a décrite comme l’aurait fait un membre du comité local d’un concours régional agricole. Il y a quelques années, un prof de théâtre, quand je suis entré sur scène pour donner la réplique à une camarade qui passait un extrait d’une pièce de Brecht, a dit à cette dernière « Vous allez franchement demander à ce poireau de jouer votre aviateur ? »
Le rêve de voler, c’est un dialogue dansé entre un légume et du bétail. Une sorte de tutoriel pour rater son envol.
Dans un contexte d’incitation croissante au dépassement de soi et de spectacularisation des corps puissants, le rêve de voler est l’occasion d’offrir un contrepoint onirique et humoristique, avec un manifeste faible, une danse d’incapable, qui refuse le paradigme publicitaire du « impossible is nothing ».
Nicolas Barry
Nicolas Barry est un auteur dramatique et chorégraphe né en 1989 à Lille. Après des études de lettres et de théâtre à Paris, il intègre l’ENSATT à Lyon, dans le département d’écriture dramatique. Il travaille dès 2017 comme dramaturge auprès de Julien Fisera (Compagnie Espace Commun). Il est lauréat de la bourse R.C.A 2018-2019 (ENSATT Lyon, ENSBA Lyon, CNSMD Lyon), qui lui permet de créer le spectacle Les Obsèques du Grand Paon à la Biennale d’art contemporain et aux Subsistances, puis de participer au concours Danse Élargie au Théâtre de la Ville. Avec l’Ensemble Facture, il réalise l’Eau Potable, court métrage dont il assure l’écriture et la mise en scène. Sa pièce « La Paix dans le monde » a été Lauréate du festival Jamais Lu et donnée en lecture à Théâtre-Ouvert en 2021, puis sélectionnée par le comité de Lecture Troisième Bureau à Grenoble. Sa pièce Grand Crié, a été créée en novembre 2022 aux SUBS, à Lyon et est présentée entre autres au théâtre de la ville-Paris, au CENTQUATRE dans le cadre du festival impatience.
Née en 1997, elle commence sa formation de danse contemporaine au Conservatoire de Reims, enseignement associé à d’autres disciplines comme le piano ou le théâtre. Elle part ensuite poursuivre ses études au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris.
Après l’obtention de son baccalauréat, elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, d’où elle sortira diplômée en 2019. Pendant ses études, elle découvre le travail différent de nombreux chorégraphes : Dominique Bagouet, Jean- Claude Gallotta, Noé Soulier, Bernard Baumgarten ou encore Wim Vandekeybus et Ohad Naharin... Elle rencontre Nicolas Barry lors de sa dernière année d’étude.
Depuis la fin de ses études, Sophie travaille comme interprète auprès de Nicolas Barry, Daniel Larrieu et Marine Mane. Elle est également diplômée d’état en tant que professeure de danse contemporaine et enseigne dans différentes institutions de manière ponctuelle.
RECRÉATION 2025
Duo
Chorégraphie Marie Gourdain
Interprétation Fanny Pouillot, Alice Lambert
Composition musicale Thibault Cohade
Conception costumes Françoise Léger
Création lumière Elie Martin
Regard extérieur Jean-Christophe Paré
Administration et production STP – bureau d’accompagnement.
Coproduction MV-tantz-an ; Le centre culturel Schoss Bröllin.
Accueil en résidence Maison de la danse, Lyon – Pôle européen de création et Centre national de la danse – Lyon.
Eaedem vient du latin, forme féminine plurielle deidem, "le même".
Les mêmes gestes comme motif répétitif.
La similitude des interprètes.
Le même cadre dans lequel les femmes sont souvent placées.
La même bataille qu'elles doivent souvent mener.
ÉAÉDEM est un duo de danse contemporaine basé sur une phrase chorégraphique de 14 mouvements. Cette base stricte, cet alphabet, va progressivement s'ouvrir, transformer l'espace qui l'entoure, changer d'état, passer de l'affrontement à la joie, du combat au disco, du sol à l'air. La mutation du vocabulaire transporte le spectateur d'une zone d'interprétation à une autre, toujours plus surprenante. Ce concept permet à la chorégraphe, Marie Gourdain, de jouer sur des translations de sens et d'interprétation du matériel chorégraphique et ainsi de révéler la manière dont nous lisons le corps féminin. Au long de l'évolution de la pièce, on peut voir apparaître à travers les deux interprètes, différentes représentations féminines, à la fois Vestales, Amazones, Pieta, Sœurs, Adversaires, Reines du disco et bien d’autres…
« Qu'est-ce que cette danse me dit vraiment ? Et qu'est-ce qu’elle dit de moi, de mon corps, de ma féminité, de la façon dont je me vois et me vis. Ayant une sœur jumelle, un duo de deux femmes que j'ai poussé dans la similitude et dans un système codé a ouvert des questions profondes. J'ai donc décidé d'en faire une nouvelle pièce. D'où vient ce code ? Pourquoi ai-je choisi ces 14 mouvements et que disent-ils ? Comment puis-je créer un ensemble d'interprétations, une méthode afin de mieux pouvoir la déconstruire, la détruire ? »
Marie Gourdain
Après des études en cinéma d’animation à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs (ENSAD Paris) et à la VŠUP (Prague), je m’installe dans la capitale du cinéma d’animation de marionnette en 2010 pour y travailler. D’autres spécialités comme la sculpture (prix Frédéric de Carfort 2011 / prix de l’ENSAD 2009), et la scénographie m’avaient également passionnée pendant mes études. Après plusieurs expériences sur des productions de films d’animation, il m’apparaît que la scénographie est réellement ce qui correspond le mieux à mes aspirations, et en 2014, je décide de retourner vers le théâtre et danse pratiqués à l’adolescence. Je commence donc à travailler comme scénographe pour des chorégraphes telles que Lucia Kašiarová (2014), Zdenka Svíteková, Barbora Látalová, Andrea Miltnerová (2016), Karine Ponties (2017), Rita Gobi (2018), ou des projets In Situ pour le festival KoresponDance (Dominique Boivin, Jean Gaudin, Pierre Nadaud, 2014-2018).
En parallèle, en 2015, j’intègre tYhle, collectif franco-tchèque de théâtre physique et de danse, et débute ma propre démarche chorégraphique. La scénographie seule ne suffisant plus à l’épanouissement de ma créativité. J’ai besoin de développer une démarche plus personnelle et plus poussée du mouvement, de la rencontre du corps et de l’objet sur scène. C’est pourquoi je me définis aujourd’hui comme chorégraphe, scénographe et plasticienne, puisque ces trois domaines s’unissent dans ma pratique.
Bien qu’ayant principalement développé mon activité à Prague entre 2010 et 2020, je travaille aussi sur différents projets plus largement en Europe et suis basée à Lyon depuis 2021.
Mon travail associe donc ma formation en arts plastiques à la danse contemporaine, en employant les outils de la composition graphique et sculpturale ainsi qu’une analyse du mouvement détaillée. Ce que je recherche est un point de rencontre entre une approche très formelle du corps, un mélange de différents types de performativité, un travail de manipulation des objets scénographiques approfondi, et une physicalité dynamique. Je laisse cependant aussi une grande place à l’intuition et à l’improvisation.
J’ai aujourd’hui cinq pièces au répertoire du collectif tYhle : UN (2016) où je performe aux côtés de Florent Golfier, LEGOrytmus (2017), Medúza (2018), Mu---Tation (2021) et Icarus (2021) créée dans le cadre du projet européen BeSpectAvtive, (Creative Europe).
En République tchèque mon travail a été soutenu de nombreuses années par le Studio ALTA, scène pour la danse contemporaine à Prague, dont le collectif tYhle devient Ambassadeur (artistes associés) en 2020-2021, ainsi que par l’organisation Tanec Praha.
Par ailleurs, en 2020, j’ai suivi le programme de formation continue pour chorégraphe Édition Spéciale #4 au CN D à Paris. J’ai également reçu la première bourse internationale Caroline-Neuber-scholarship de la ville de Leipzig, ce qui m'a permis d’ouvrir ma démarche artistique vers l’Allemagne et en France grâce à la compagnie Matière Mobile créée à Lyon pour développer mon travail (2021). En 2022 je crée en collaboration avec Felix Baumann Seismic sixième pièce, entre la France, l’Allemagne et la République tchèque.
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