Direction artistique et directeur du département danse du CNSMD Lyon Edmond Russo
Maîtresse de ballet Aurélie Gaillard
Interprètes du Jeune Ballet classique et contemporain du CNSMD Lyon
classique – Zoé Byl, Cassandre Dinh-Thao, Maëlle Follot, Maélie Mauro, Eugénie Noblanc, Clémence Rhode, Hipolyte Hubert, Alexandre Marchand·
contemporain – Framboise Arbez, Léonard Bayle, Orane Bernard, Victor Château-Patry, Brune Du Perron de Maurin, Lino Jaricot, Yann Louvrier Saint-Mary, Julia Perrin, Victor Prost, Amalia Soubise, Rose-Wenyi Thoret, Léa Warin d’Houdetot
Costumes Maïté Chantrel
Régie lumières Mireille Dutrievoz et Philipp Elstermann
Régie son Gilles Duroux
Chargée de production Perrine Bailleul
Production CNSMD Lyon
Cette année, le programme du Jeune Ballet du CNSMD Lyon regroupe quatre œuvres qui situent l’interprète au cœur des écritures chorégraphiques et qui abordent de manières diverses la relation entre danse et musique. Joanne Leighton interroge avec habilité le mouvement fondateur qu’est la marche, sa démarche écologique s’inspirant des Song lines aborigènes australiens en étroite relation avec la partition musicale emblématique de Terry Riley, In C.Jamil Attar, savant musicien et danseur, se passionne pour les multiples relectures musicales du fascinant« Komm Süsser Tod, BWV 478 » de J.S Bach, au travers d’un riche artisanat du geste. Nicolas Paul, questionne sensiblement son ample héritage des codes et signes de la danse académique pour faire émerger le sens même du mouvement dansé, plaçant lal iberté individuelle comme valeur fondamentale de la création. Emanuel Gat, nous fait part de sa toute dernière création, Freedom Sonata, nouveau chapitre d’une étude continue sur la manière dont les groupes et les individus qui les composent se comportent, fonctionnent et s’efforcent de trouver un état d’équilibre et d’épanouissement.
Créations 2024
recréation pour 17 danseur·ses du Jeune Ballet classique et contemporain du CNSMD Lyon
Durée : 20 minutes
Transmission Joanne Leighton accompagnée de Lauren Bolze, Marie Fonte, Sabine Rivière (trois artistes chorégraphiques de la compagnie WLDN)
Scénographie et costumes (création d'origine) Alexandra Bertaut
Musique Terry Riley, In C
Lumières Sylvie Mélis
Adaptations lumières François Blet
Régie lumières (adaptation) Mireille Dutrievoz et Philippe Elstermann
Costumes (recréation) Maïté Chantrel
Régie son Gilles Duroux
Le chorégraphe Joanne Leighton est invitée à recréer Songlines (2018) pour les 17 danseur·ses du Jeune Ballet du CNSMD de Lyon. La création Nos Songlines entreprend un chemin en quête de totems contemporains, où l'humain s'inventerait là où la marche, les mouvements dansés, toujours recomposés, combinés et démultipliés, permettraient l'émergence d'un monde en proie à ses résonances, ses conjonctions et ses métamorphoses. En étroite relation avec la partition musicale In C de Terry Riley, cette migration de gestes et d'espaces rythme l'ouverture des sites qui s'activent et s'éclairent à travers une perception poétique et engagée de l'environnement.
Joanne Leighton est une chorégraphe et pédagogue belge, d’origine australienne, installée en Île-de-France, dont la démarche artistique compose pièce après pièce, une danse originale et évolutive. Ses créations sont liées les unes aux autres, comme sa tétralogie : 9000 Pas, Songlines, People United et The Gathering (2025), pour grand plateau, traversée par des gestes de rassemblement, fondateurs d’un collectif. Joanne Leighton s’engage aussi des créations d’œuvres in situ, hors des salles de spectacle, dans des lieux patrimoniaux ou encore pour des espaces naturels et urbains, et des pièces participatives, impliquant les citoyens à l’échelle de leur ville, comme Les Veilleurs, qui joue sans discontinuité depuis plus que 10 ans en France, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Royaume-Uni.
Site internet : www.wldn.fr
Créations 2024
Création pour 12 danseur·ses du Jeune Ballet contemporain du CNSMD Lyon
Durée : 20 minutes
Transmission Jamil Attar accompagné de Vera Gorbacheva
Musiques Création originale de Dilemma
. Komm de Patrick Zimmerli
. Komm, süßer Tod, BWV 478 (J.S. Bach) par The Niagara Brass Ensemble de James Tinsley (Musique Album Jumala / Ad Vitam records)
Lumières Mireille Dutrievoz et Philipp Elstermann
Costumes Maïté Chantrel
Régie son Gilles Duroux
Il y a des moments musicaux appartenant à une catégorie rare et merveilleuse qui, dès la première audition, vous marquent, provoquent en vous de nombreuses sensations et vous accompagnent des années durant. « Immortal Bach », du compositeur norvégien Knut Nystedt, découvert fortuitement il y a plusieurs années en fait partie. En effet, ce minuscule périple spatio-temporel d’à peine 5 min arrive à chaque nouvelle écoute à nous faire perdre pied en troublant grandement notre perception du temps. Grâce à un simple procédé de ralentissement et de déphasage, la matière sonore apparait alors comme un matériel ductile que l’on aurait étiré à l’extrême afin de lui faire changer de dimension ; le mélange si particulier des couleurs harmoniques qui en résulte dilate l’espace, floute littéralement notre oreille et laisse au repos nos différentes certitudes... En me renseignant sur cette œuvre, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le point de départ de ce morceau, à savoir un petit extrait de 8 mesures tiré du « Komm Süsser Tod » BWV 478 de J.S Bach, avait été revisité un nombre incalculable de fois ! De Leopold Stockowsky à Gunnar Eriksson en passant plus récemment par le saxophoniste jazz contemporain Patrick Zimmerli, c’est véritablement une myriade de personnes qui se sont essayés à des relectures plus ou moins proches du fragment originel. Un peu à la manière du tableau de L’Île des morts réalisé par Arnold Böcklin dont le motif est encore de nos jours inlassablement repris par des artistes de tous horizons (peintres mais également compositeurs, poètes, réalisateurs etc...) je vais tenter humblement d’ajouter une petite pierre dansée à cet illustre édifice en proposant un dialogue gestuel entre ma propre interprétation de cette partition et celle d’autres éminents artistes du passé.
Né en 1993 à Décines (France), Jamil Attar étudie simultanément la danse et la musique au Conservatoire Régional puis au CNSMD de Lyon. Depuis sa sortie des écoles en 2015, il s’exerce à chaque nouvelle collaboration artistique de conjuguer au sein d’une même grammaire ces deux formes d’expressions différentes mais complémentaires. Il a ainsi dansé/joué dela musique avec différents chorégraphes et compositeurs tels que par exemple Wim Vandekeybus, Karlheinz Stockhausen, Christian Rizzo, Julian Lembke, Harris Gkekas, Dalila Belaza, Filipe Lourenco, Alexis Jestin... À partir de 2021, en parallèle à sa carrière d’interprète, il se consacre à ses propres expérimentations autour de la musicalité du geste avec notamment trois projets: Socle (pour la fondation Royaumont dans le cadre d’Opus), Impromptus et Txrbulences.
Nicolas Paul
Création 2024
Création pour 5 danseur·ses du Jeune Ballet classique du CNSMD Lyon
Durée 20 minutes
Costumes Maïté Chantrel
Lumières Mireille Dutrievoz et Philipp Elstermann
Musiques
• John Dowland : All Ye Whom Love or Fortune Hath Betrayed, I Saw My Lady Weeps
• Antonio Sanchez : Birdman : Original Motion Picture Soundtrack extraits
Régie son Gilles Duroux
Au commencement serait le verbe « J'ai assez vite compris que le langage n'est rien s'il n'est pas lumière. » La lumière du monde (édition 2001) de Christian Bobin. Un langage est un système de signes qui nous permet d’exprimer nos pensées et de les communiquer. Mais avant d’être le vecteur de nos intériorités, le langage nous permet d’élaborer, de codifier nos pensées, nos sensations et nos sentiments. Il nous permet de les nommer, de les rendre intelligibles en les réduisant à des signes. Animé de ces pensées, je porte mon regard sur la danse académique. En tant que langage, elle n’échappe pas à cette ambivalence. Les pas, les ports de bras, les positions, les épaulements ... sont autant de signes qui permettent l’expression, la communication et le partage de nos intériorités, mais qui n’en sont que la codification. Des signes fascinants entre lesquels s’illumine parfois le sens de la Danse.
Formé à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, Nicolas Paul intègre le ballet en 1996. Promu Sujet (2002), il est distribué dans le répertoire, de Pina Bausch à Jiri Kylian. Dès 2001, il chorégraphie avec le collectif Incidence : ses pièces sont reprises en Israël, en Espagne, auxÉtats-Unis, au Japon et à l’Opéra de Paris où il assiste Robyn Orlin pour L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato. Répliques (2009), commandée par l’Opéra de Paris, est notamment suivie de D’Ores et déjà (2013) avec Béatrice Massin pour le tricentenaire de l’Ecole Française de Danse. Invité par le Korean National Ballet, il conçoit Nobody on the road, puis Lamentation Variation pour la Martha Graham Dance Compagny, In No Sens (2012) pour le Junior Ballet du CNSMD deParis. Il travaille avec le metteur en scène Robert Carsen (Platée avec les Arts Florissants, Ariodante à l’Opéra), Denis Podalydès, le cinéma, conçoit également des performances et le spectacle immersif Degas Danse (Musée d’Orsay, 2019).
Créations 2024
Recréation pour 17 danseur·ses du Jeune Ballet classique et contemporain du CNSMD Lyon
Durée : 20 minutes
Costumes (création d’origine) Emanuel Gat
Costumes (recréation) Maïté Chantrel
Lumières (création d’origine) Emanuel Gat
Régie lumières (adaptation) Mireille Dutrievoz et Philipp Elstermann
Musique Ludwig van Beethoven
Régie son Gilles Duroux
Production Emanuel Gat Dance
Second mouvement est la deuxième partie de la dernière création de la compagnie : Freedom Sonata. Ce second mouvement est comme « une pièce dans la pièce ».
Naviguant entre un matériel chorégraphique écrit et improvisé, ce travail explore différentes idées chorégraphiques, dynamiques de groupes, décisions individuelles et leur impact sur l’ensemble ainsi que la manière dont musique et mouvement dialoguent.
La musique de cet extrait est la Sonate pour piano n° 32 en ut mineur, op. 111 (deuxième mouvement, Arietta : Adagio molto semplice e cantabile) est la dernière des sonates pour piano de Ludwig van Beethoven. Rythmiquement visionnaire et techniquement exigeante, cette sonate est l’une des œuvres les plus discutées de Beethoven. Le deuxième mouvement comprend des sections de caractère dansant et fortement syncopées. Mitsuko Ushida a remarqué que cette variation, pour une oreille moderne, a une ressemblance frappante avec le boogie-woogie enjoué ; et sa proximité avec le jazz et le ragtime, qui viendront 70 ans plus tard, a souvent été soulignée.
Formé à la Rubin Academy of Music de Tel-Aviv, Emanuel Gat vient à la danse à 23 ans et intègre la compagnie Liat Drir Nir Ben Gal. Il chorégraphie dès 1994 et compose parfois ses musiques. En 2004, il fonde l’Emanuel Gat Dance et reçoit un Bessy Award à New York pour son Sacre du printemps (2006). Installé en France (Winter Variations, 2009), il est artiste associé au Festival Montpellier Danse (2013), crée The Goldlandbergs et présente des installations photographiques. En 2017, il développe une collaboration entre sa compagnie et celle de l’Opéra de Lyon réunissant les danseurs dans un programme de pièces courtes (TENWORKS). Artiste associé au Théâtre national de Chaillot (2018), il se produit au Festival d’Avignon. Il poursuit son activité pédagogique et créatrice, régulièrement invité par les compagnies internationales, dont la Sydney Dance Company, Candoco Dance Company, le Ballet Royal suédois, la Cedar Lake (NY)ou le Ballet du Grand Théâtre de Genève.
Aboutissement d’un parcours de formation au CNSMD Lyon et prémices d’une carrière professionnelle, le Jeune Ballet, quatrième et dernière année du cursus en danse contemporaine et classique, permet aux jeunes artistes de mobiliser les savoirs acquis pour s’engager dans l’expérience de la création et du répertoire. La rencontre avec des chorégraphes confirmés et des jeunes talents de la scène chorégraphique nationale et internationale est une passerelle importante de l’apprentissage du métier de danseur et danseuse interprète. Elle favorise l’ouverture esthétique, intellectuelle et sociétale des étudiant·es et leur permet d’acquérir une expérience scénique d’envergure en consolidant à la fois les notions de travail en équipe et l’affirmation individuelle de l’artiste en devenir. Chaque année, le programme du Jeune Ballet, conçu sous la direction artistique d’EdmondRusso, s’attache à explorer différentes écritures chorégraphiques avec un attachement particulier au dialogue entre danse et musique et à la rencontre essentielle avec les publics.